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Dec 19, 2003
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L'appartement, dernière "boutique" tendance mais confidentielle

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Dec 19, 2003

PARIS, 19 déc (AFP) - Oubliées les cohues dans les magasins, les cabines d'essayage étroites, les boutiques au design parfois glacial, l'appartement est la dernière "boutique" tendance de certains créateurs de mode, par manque de budget souvent, par réaction à la globalisation un peu, et plus généralement pour répondre à une énorme envie de confort et de convivialité.

Michèle et Olivier Chatenet, des créateurs qui sous la griffe E2 customisent des modèles anciens signés Saint Laurent, Balenciaga, Gucci etc, reçoivent sur rendez-vous dans leur appartement situé au 6e étage d'un immeuble du Xe arrondissement de Paris.

Certes, souligne Olivier Chatenet, ses clientes sont "plutôt informées et disposent d'un fort pouvoir d'achat" mais si elles viennent c'est parce que "les gens refusent de rentrer dans un moule. On ne fait plus gober à tout le monde la même chose", déclare-t-il à l'AFP.

"Le fait de créer et de recevoir chez nous était un choix économique au départ car on n'était pas structurés et pas prêts du tout à ouvrir une boutique", ajoute Olivier Chatenet.

Aujourd'hui, il "passerait bien à l'étape fond de cour", pour récupérer de la place et retrouver un peu d'intimité mais il ne veut "toujours pas de vitrine".

La créatrice de mode d'origine comorienne Sakina M'Sa est moins connue mais elle a eu une idée originale. Elle a adapté le concept des réunions tupperware en "réunions-tu-peux-voir" ou RTPV.

"La personne qui organise une vente chez elle passe à ma boutique de la Rue des Gardes (XVIIIe arrondissement). On sélectionne les modèles en fonction des copines qu'elle invite, pour mieux cibler les vêtements et ne pas fabriquer de frustrées", explique la jeune femme dont les premiers articles coûtent de 40 à 50 euros.

"comme à la maison"

Ces réunions "me permettent de voir la réaction des clientes à mes créations, de peaufiner ma cible et mon produit", raconte Sakina M'Sa.

"Les RTPV marchent bien", dit-elle, suffisamment pour lui permettre "d'arrondir les fins de mois" et "de payer le loyer". "Ce qui nous manque quand on est jeune créateur, c'est de la trésorerie". "On est trop à la merci de magasins", à qui elle réserve sa ligne principale.

David Mallett, lui, est australien. Ce coiffeur de studio s'est choisi pour cadre de travail un superbe appartement dans le IIe arrondissement avec terrasse, parquet, cheminée etc. Son luxe : "Ne prendre que cinq personnes par jour". Et des tarifs en conséquence.

"Je prends le temps de prendre un café, de parler, de décrypter ce que la personne souhaite. Les gens doivent se sentir pris en main, bénéficier d'un service complet", raconte M. Mallett qui a travaillé avec les plus grands photographes de mode et dont quelques grandes stars lui confient leurs cheveux.

"Se sentir bien, comme à la maison". Patrick Augustin a une vitrine sur la rue dans le VIIIe arrondissement de Paris mais son salon de coiffure n'est pas comme les autres. A gauche en entrant, une bibliothèque remplie de livres signés Amélie Nothomb ou Oscar Wilde ou des magazines de décoration. Au milieu de la pièce, des chaises en cuir droites pour permettre notamment aux clientes de parler entre elles pendant qu'elles sont coiffées.

Mais surtout, il n'y a pas de glaces dans ce salon de coiffure, mais seulement un triptyque refermé la plupart du temps. Pourquoi? "pour laisser la confiance s'installer et privilégier la rencontre", dit ce coiffeur de studio au look gourou-rasta.

Pas de revues de coiffures non plus "pour ne pas reproduire la même chose sur tout le monde" mais "raconter des histoires avec les cheveux".Par Dominique AGEORGES

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